La chasse

Les chasseurs étaient de sorti ce matin. Je les ai croisés sur mon chemin de balade. Ils disaient chasser des perdrix. Mais il n'y avait rien à voir dans le champ rasé où il ne restait que des tiges pourries de quelques tournesols. Il y avait trois chasseurs et trois chiens qui rôdaient autour. Impossible pour une perdrix de s'y échapper, mais surtout impossible de s'y cacher dans ce champ clairsemé et ensoleillé. À quoi bon la chasse ? On me dit que c'est pour maintenir l'équilibre des espèces. Mais s'il n'y a pas de perdrix caché, ni une surpopulation à voir, je pense que cet équilibre s'est déjà fait, ou au moins, les perdrix ont déjà disparu au malheur des chasseurs. Je constate une autre anomalie plus loin : Un chasseur étale des grains au bout d'un champ. Pour attirer les proies. Mais, quelle contradiction quand on entend dire que les animaux dévorent les grains après la semence et que cela empêche les plantes de pousser et là, on les attire avec de la nourriture ? Va comprendre.

J'aperçois un merle qui sautille péniblement dans une tentative de traverser un chemin pour se mettre à l'abri d'un danger quelconque. C'est moi le danger, le marcheur qui s'approche rapidement de ce merle. Juste quand j'arrive à son niveau, elle a pu atteindre sa cachette. Je décide de la laisser en paix et de lui faire croire que je ne sais pas qu'elle est là.

En arrivant sur la route asphaltée ou d'autres humains circulent, je me suis trouvée inaperçue par un cycliste. Le cycliste, qui avait la tête baissée contre le vent et se concentrait sur sa marchandise qu'il avait attaché sur son guidon, allait à une vitesse folle. J'ai dû me faire petit comme un merle pour qu'il passe sans me heurter. Je n'ai pas pu sortir le moindre son, ni le moindre parole quand il m'a frôlé.

Bon bref, il y a des choses qui se passent quand on prend le temps de les observer.